Depuis plus de vingt-cinq ans, Gilbert Gormezano et Pierre
Minot empruntent les gorges des torrents et les chemins de crête, les
rivages et les plateaux qui unissent les sentiers du réel aux voies
imaginaires. Longue marche solitaire au gré de la vie, ponctuée de
stations rêveuses où s’entrevoit, par l’épreuve photographique et
l’expérience physique, cette énigmatique présence aussi fugitive qu’une
ombre, vibrant reflet au cœur du monde, animant la danse silencieuse et
infiniment chatoyante de la matière et de la lumière. Qu’elles soient
ou non préméditées, les images de cette exploration commune restent
imprévisibles et constituent au fil du temps une œuvre singulière. Leur
rencontre avec Robert Misrahi, philosophe éclaireur de l’être, a mis en
lumière la libre orientation de cette réflexion photographique, pensée
en images, sur les aurores de l’existence, quand la présence à soi se
révèle dans le regard du monde.
L’exposition retrace en partie l’itinéraire photographique accompli
entre 2002 et 2007 en dialogue avec le philosophe.
4 février - 5 avril 2009
Première grande exposition à Paris consacrée à Miguel Angel Rios, AQUI
s’articule autour d’une installation vidéo d’envergure, accompagnée de
tirages photographiques et d’une série de dessins préparatoires.
Le thème du conflit est récurrent dans l’œuvre de Miguel Angel Rios.
Dans la vidéo présentée ici, le conflit est incarné, dans un langage
purement abstrait, par deux groupes de toupies symbolisant des forces
contraires. L’œuvre tire son nom, AQUI
(ici), d’un ordre sommé par l’artiste, incitant les joueurs à placer
les toupies à un certain endroit du cadre. Représentation métaphorique
du pouvoir, l’œuvre dépeint la lutte pour la survie, les relations
violentes entre les masses et les individus.
L’exposition est réalisée sur une proposition de Farideh Cadot. Elle bénéficie du soutien de Neuflize Vie.
4 février - 5 avril 2009
Photographe indépendante, singulière et audacieuse, Giorgia
Fiorio se consacre à des projets de longue haleine, travaillant sur le
même sujet pendant plusieurs années.
Dans le prolongement de son projet intitulé Des hommes, Giorgia Fiorio a entrepris, en 2000, un travail sur Le Don,
témoignage visuel et quête personnelle centrée sur la relation de
l’individu au sacré et sur l’héritage spirituel de l’Humanité. Cette
recherche l’a amenée à sillonner le monde pour photographier des sujets
aussi variés que les cultes de l’Ile de Pâques, les purifications
pascales aux Philippines, les derviches tourneurs chez les Soufis en
Turquie ou les rituels ancestraux des Incas sur les hauts plateaux
andins.
4 février - 5 avril 2009
Photographe de mode et de publicité, François Rousseau s’est inspiré du roman de Patrick Grainville, L’Atelier du peintre,
pour mener à bien ce projet photographique. Frappé par la description
des rapports du peintre à ses modèles, qui, issus de tous les milieux,
viennent poser dans l’atelier, François Rousseau s’est emparé de ce
récit, l’a incarné et en a réinventé visuellement les personnages, les
épisodes-clés. Tout un théâtre, où Los Angeles est mis en scène, dans
la diversité de ses corps déchus et glorieux.
Ce projet est accompagné d’un triptyque vidéo de Luc Maes intitulé L’Atelier photographique et d’une musique, Life Class, composée par Mikael Karlsson.
4 février - 5 avril 2009
L’exposition présente plus de 250 cartes postales
photographiques dépeignant l’Amérique, de 1900 à 1930. Elle révèle un
chapitre important et inédit de l’histoire de la photographie, ainsi
qu’un aperçu illustré de l’histoire américaine.
À cette période, l’Amérique ouvre son vaste territoire à de nouveaux
arrivants venus d’Europe de l’Ouest et de Russie, en quête d’une vie
meilleure. Les cartes postales montrent des scènes idylliques de champs
et de fermes, mais révèlent également une actualité plus grave comme
les grèves de travailleurs ou les lynchages de Noirs. La diversité des
images traduit la popularité du médium de la carte postale et
l’efficacité des services postaux de l’époque.
Collectés depuis plusieurs années par Anthony d’Offay, ces exemplaires
très rares de cartes postales constituent aujourd’hui l’une des plus
grandes collections au monde.
4 février - 5 avril 2009
Auxiliaire des peintres, la photographie a toujours entretenu
des liens étroits et complexes avec la peinture. Utilisée comme
matériau mais aussi comme modèle, elle a influencé de nombreux courants
artistiques. Mais peu d’artistes l’ont considérée dans son rapport à la
reproductibilité. Il fallait tout l’enthousiasme de Robert Combas pour
prendre à bras le corps une telle problématique. L’appliquant à ses
propres peintures, celles imprimées sur la page des livres et des
magazines, il rephotographie ses œuvres et, jouant sur le format et le
support, les transforme en nouvelles surfaces bonnes à peindre. La
photographie de la photographie devient ainsi la matrice d’une
transformation et d’un combat avec la matière picturale.
Robert Combas n’enregistre pas le réel mais le féconde et, dans un
jaillissement de couleurs et de formes, retrouve paradoxalement, au
cœur même de la reproductibilité, la fameuse “aura” de l’œuvre d’art
chère à Walter Benjamin.