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9 novembre 2008

L'oeil de Denis Hopper


 

Cette exposition, qui met la Cinémathèque française à l’heure américaine, fonctionne sur l’idée de transversalité. Dennis Hopper en est à la fois le héros et le fil rouge. Elle est construite à partir de nombreux extraits vidéo, de plans inédits de Dennis Hopper aujourd’hui à Los Angeles, d’archives rares (provenant de fonds privés, de la Cinémathèque française ou des archives de la Warner Bros.), et évidemment de ses photographies et créations at large (billboards géants, sculptures imposantes). L’originalité de ce projet étant d’y adjoindre des œuvres provenant de la collection privée de D. Hopper, qui réunit aujourd’hui des œuvres emblématiques de l’art contemporain : Warhol, Basquiat, Ruscha, Salle, Rauschenberg, Herms, Berman… Ces œuvres résonnent en écho avec la pratique artistique et cinématographique d’Hopper lui-même. C’est la raison pour laquelle nous les avons choisies. Au-delà de leur beauté intrinsèque et de leur originalité, elles ouvrent des espaces de réflexion permettant de dessiner un parcours fait de multiples (et parfois secrètes) connections.

L'exposition est conçue en cinq étapes, non chronologiques. Hollywood en est la rime, le sésame, un mot-fantasme recouvrant plusieurs réalités. Hollywood est un nom qui bouge. Chacun cherche à se l'approprier, comme l'explique Mike Davis dans son essai Au-delà de Blade Runner. Los Angeles et l’imagination du désastre (Éditions Allia, 2006). Autant un rêve qu'un cauchemar, une industrie qu'une mythologie. Un mot inscrit en lettres géantes au sommet d’une colline, mais dont la signification avec le temps n’a cessé de se transformer, au point de devenir opaque. Faisant passer la ville de la pop culture à la subculture des banlieues, du psychédélisme aux action paintings, de la rébellion au désenchantement.

Dennis Hopper, Andy Warhol © Andy Warhol Foundation for the Visual Arts / ADAGP, Paris 2008

1. Dans les marges d'Hollywood

"Dans les marges d'Hollywood" parle de ruptures et de subversions : subversions du cinéma par l'art et la télévision, par le mélange des genres et la radicalisation des thèmes qui font des films une tribune inédite pour prédire ou entrevoir l’horizon du cinéma, voire sa disparition. Avec entre autres des œuvres de Dennis Hopper, Viggo Mortensen, Bruce Conner, Julian Schnabel, Wallace Berman, Ed Ruscha, Robert Mapplethorpe, Annie Leibovitz, et des extraits de La Fureur de vivre (N. Ray), Night Tide (C. Harrington), The Trip (Roger Corman), The Blackout (A. Ferrara), Screen Test (A. Warhol), The Last Movie (D. Hopper), L’Ami américain (W. Wenders), Basquiat (J. Schnabel), Blue Velvet (D. Lynch), The Osterman’s Weekend (S. Peckinpah), The Indian Runner (Sean Penn), ainsi que des pubs et des documentaires inédits en France.


Within a Man of Light, there is only Light ; Within a Man of Darkness, there is only Darkness (Self Portrait), Dennis Hopper © Collection Dennis Hopper

2. Les nouveaux mythes d'Hollywood

"Les nouveaux mythes d'Hollywood" aborde la question de la révolution dans une perspective historique : où comment, artistes, musiciens, acteurs, réalisateurs, hommes politiques d'une époque bousculée, sont devenus les emblèmes d'un pays, icônes vénérées ou images de marque. Avec entre autres des œuvres de Dennis Hopper, Jenny Holzer, et des extraits de Backtrack (D. Hopper). Une partie épurée, dominée par l’accrochage d’une quarantaine de photographies noir et blanc réalisées par Dennis Hopper.

Apocalypse Now, F.F. Coppola @ Coll CF

3. Quitter Hollywood

aborde les espaces bigger than life, ceux de l’errance métaphysique et de la culture amérindienne. Avec entre autres des œuvres de Dennis Hopper, Llyn Foulkes, John Altoon, George Herms, Robert Rauschenberg, David Salle et des extraits de Easy Rider (D. Hopper), Tracks (Harry Jaglom), Apocalypse Now (Francis Ford Coppola), O.C and Stiggs (Robert Altman), Search and Destroy (D. Salle).

Colors, Dennis Hopper © Coll CF


4. Los Angeles, le vrai visage d'Hollywood

"Los Angeles le vrai visage d'Hollywood" s'intéresse à la « sub-culture » des banlieues et à la nouvelle iconographie urbaine, tels les graffitis, véritables peintures in situ. Avec entre autres des œuvres de Dennis Hopper, Franz Kline, Jean-Michel Basquiat, Cory Arcangel (un jeune artiste new-yorkais influencé par l’imaginaire d’Hopper) et des extraits de films de Colors (D. Hopper), Rusty James (Coppola), ainsi que la diffusion in extenso du rarissime Homeless, réalisé par Hopper en 2000 sur les sans-abris de son quartier à Los Angeles (inédit en France).

Backtrack, Dennis Hopper © Coll Dennis Hopper


5. Exploser d'Hollywood

Exploser Hollywood tente de comprendre pourquoi la table rase des seventies a fait place au désenchantement. Avec entre autres des œuvres de Dennis Hopper Roy Lichtenstein, Robert Longo, et des extraits de Out of the Blue (D. Hopper), Speed (J. de Bont), Land of the Dead (George Romero). Un point musical permettra au visiteur d’écouter une sélection d’extraits des BO de ses films (Ice-T, Neil Young, The Byrds, The Electric Prunes, Steppen Wolf, John Lee Hooker, Taj Mahal, Miles Davis…).

Hollywood est le lieu de l’éternel recommencement. The « Big One » n'est pas ce qui va arriver (le tremblement de terre prophétique dont on dit qu'il va submerger Los Angeles d'un coup). C'est ce qui est déjà là. Et Dennis Hopper le sait.


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