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7 décembre 2008

"Métamorphoses - Trajectoires coréennes" jusqu'au 31 décembre 2008

Ils ne veulent pas jouer les bons petits soldats. Avec leur grenouille top modèle ou leurs squelettes de Bugs Bunny, les artistes coréens secouent un pays sous cloche...

      

''Felis Catus'' - Hyungkoo Lee

            
   
''Felis Catus'' - Hyungkoo Lee

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Hyungkoo Lee

Profanateur des sépultures de héros de dessins animés, Hyungkoo Lee, invente un squelette à Dingo ou Bugs Bunny. Une manière pour cet artiste sud coréen de 29 ans de se moquer de la frontière entre le monde réel et le rêve. Avant de triturer Walt Disney ou Tex Avery, Hyungkoo Lee a d'abord été son propre cobaye... Durant ses études aux Etats Unis, complexé par sa petite taille, il se met en scène dans des photos non retouchées par ordinateur inventant son concept de nouveaux monstres. En 2005, il s'attaque avec sa série Animatus, à Bip Bip, Riri, Fifi et Loulou, symboles de la culture américaine qui fascine la jeunesse coréenne.

Ho Seouk

Petite par la taille, la Corée du Sud, pays le plus connecté de la planète avec 70% d'internautes contre 50% en France et en Allemagne, a une longueur d'avance technologique sur le reste du monde. Une grosse partie de ses habitants a d'ailleurs déjà basculé de l'autre côté, celui où le virtuel fait loi. Cette vie sous cloche inspire le travail de l'artiste Lee Ho Seouk. À Séoul, dans son appartement, il a recréé un monde en vase clos où des grenouilles habillées par ses soins symbolisent la condition humaine. Originaire de Corée du Nord, Ho Seouk fuit la dictature pour venir s’établir à Séoul. Étudiant en arts plastiques, il imagine cet univers peuplé de rainettes et de grenouilles pour qui il dessine une ligne de vêtements sexy en tissus extensibles. À ses débuts, Ho Seouk avait pour top modèle des lézards.

De Kim Il Sung à Kim Jong Il

Ultramoderne, la Corée du Sud est empêtrée dans un conflit de l'autre siècle, héritée de la Guerre Froide. De 1950 à 53, la guerre éclate entre le Sud soutenu par l'Amérique et le Nord, aidé par l'union Soviétique et la Chine. C'est le pire conflit depuis la seconde Guerre Mondiale, qui fait près de 3 millions de victimes. Dès 48, le Nord se fige dans une dictature aux mains de Kim Il Sung, chef suprême du Parti qui impose au pays son culte de la personnalité, passé en 97 à son fils Kim Jong Il. Depuis 55 ans, un no-man land sépare ces deux mondes ultra militarisés qui cultivent un patriotisme exacerbé.

Jo Seub

L’artiste Jo Seub basé à Séoul capitale de la Corée du Sud se moque de la démocratie autoritaire de son pays en mettant en scène les militaires dans des situations embarrassantes, du karaoké au bordel. Fils d'agriculteur, Jo Seub cultive un sens aigu de la critique sociale hérité de sa mère, appartenant à la minorité catholique protestante, et des luttes étudiantes des années 90 qu'il a vécu en première ligne. Sa cible favorite: le nationalisme sud-coréen qui prône l’unicité ethnique et demande sans cesse le sacrifice de l’individu à la patrie… En 2001, il crée la secte de la joie de vivre en Corée dont il se proclame le gourou. Sa devise est "anti-communisme, Foi, Amour, et Innocence"… Pour parfaire sa critique des sectes, l'artiste photographe publie un livre à sa propre gloire, parodie de très nombreuses revues évangélistes qui pullulent en Corée du sud, passant en revue avec humour son pedigree familial et ses prétendus talents de guérisseurs. Une métamorphose christique qui n'est pas du goût de tous: l'année dernière, il a reçu la visite de vrais sectaires dans l'une de ses expositions….

Métamorphoses - Trajectoires coréennes

Si en Corée, l'art contemporain a du mal convaincre, on lui déroule le tapis rouge dans le reste du Monde. Jusqu'à la fin de l'année à Paris, sous le nom de "Métamorphoses" l'espace Louis Vuitton expose les oeuvres de neuf artistes venus du pays du Matin Calme.

Ham Jin

Récupérant une roquette américaine abandonnée dans une base sud-coréenne Ham Jin a recréé un monde miniature symbolisant la poudrière qu'est devenue son pays…

Jeon JoonhoLoin de crier à la catastrophe, les artistes sud-coréens s'amusent de la situations explosive de leur pays. Comme les soldats valsants de Jeon Joonho qui cherchent un partenaire sans jamais conclure, le nord et le sud n'ont pour le moment toujours pas trouvé le moyen de se réconcilier. Outre ces soldats solitaires, Jeon Johnn a aussi crée un billet nord-coréen en trompe l'oeil. Jeon Joonho : "La plupart des jeunes Coréens refusent l'unification en une seule nation. Ils sont préoccupés par l'économie et les problèmes sociaux qui en découleraient. Unifier la Corée, ça n'a plus de sens. Désormais, nous sommes émotionnellement séparés!"

"Métamorphoses - Trajectoires coréennes"
j
usqu'au 31 décembre 2008
à l'espace Louis Vuitton
http://www.louisvuitton.com/espaceculturel/index_FR.html
Artistes : Do Ho Suh, Beom Kim, Hyungkoo Lee, Ham Jin, Sookyung Yee, Yong–Seok Oh, Heryun Kim, Jeon Joonho, Suejin Chung, FlyingCity...

"En 1988, les jeux olympiques de Séoul et l’élection d’un président au suffrage universel, transforment radicalement le visage de la Corée. Vingt ans plus tard, en 2008 : miracle économique, révolution technologique, laboratoire cybernétique, le pays du matin calme est connecté, ouvert sur le monde. Il se métamorphose et les artistes en sont l’incarnation. Les œuvres des artistes présentés sont bien sûr inspirées par la mutation des corps, de la société, et de l’architecture, mais la préoccupation essentielle semble rester celle de l’identité.. SUITE SUR LE SITE ARTE " 

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