vendée des globes: la solidarité marine
Sam à 300 milles de Generali
“Je suis tentée d’aller le plus vite possible vers Yann, mais je sais que je
doit rester raisonnable et me reposer en route afin d’être en forme quand on
aura besoin de moi. Je suis prête à tout faire pour aider, comme n’importe quel
marin engagé dans cette course le serait.»
Le skipper de Safran, joint au téléphone depuis le PC Course alors qu’il se trouvait à moins d’un mille de Generali, va tenter de lancer à Yann des bouteilles d’eau. Il fait le point sur la situation. De son côté, Samantha Davies est à 300 milles du plan Finot.
« Actuellement, on a une vingtaine de nœuds, la mer est agitée peut-être
un peu moins que lorsque je suis arrivé sur la position de Yann hier soir. Ce
qui est bien, c’est qu’il y a du soleil. J’ai eu Yann à la VHF, il a dormi, et
j’en ai aussi profité pour dormir. Du coup, on s’est un peu écarté mais là, à
nouveau, je suis revenu sur lui, je suis à moins de 1 mille de sa
position.
Je vais m’organiser pour passer assez proche de son tableau
arrière, sans vitesse et essayer de lui balancer une bouteille d’eau.
Je
resterai là tant que c’est nécessaire, même s’il faut attendre trois jours et
quelles que soient les conditions météo. Yann doit savoir que je serai là tant
qu’il en a besoin. La course, c’était hier. Aujourd’hui, c’est autre
chose.
J’ai malheureusement vécu une expérience un peu similaire il y a
quelques années. Quand je l’ai en VHF, j’essaie de savoir ce qu’il ressent, s’il
arrive à bouger, c’est juste histoire de parler avec lui. Hier, il m’a semblé
fatigué, souffrant aussi, mais en même temps très rassuré de me savoir à côté.
Ce qui est important c’est que Yann sente qu’il y a une présence à proximité. Il
sait que tant qu’il sera seul dans son bateau, il peut compter sur moi. C’est un
soutien plus psychologique que physique mais c’est important parce qu’en
général, c’est la tête qui fait marcher le reste du corps. Ça va l’aider en
attendant l’arrivée des secours. »
Une première heure estimée d’arrivée (ETA) de la frégate australienne - 118
mètres, de type Anzac- en route vers Generali a été communiquée à la direction
de course du Vendée Globe. Le navire de la marine, parti de Perth hier à 18h00
TU pourrait être sur zone samedi à 14h00.
« Bonjour. J’ai perdu du temps ce matin en changeant une latte cassée lors
d'un début de départ à l'abattée durant la nuit. Le bateau s'est couché et a
réussi à repartir du bon coté. Coup de chance, j'étais dehors à ce moment-là et
j'ai réussi à sauter sur la barre. Juste une latte de cassée, c'est pas si mal.
J'ai dû perdre 20 minutes, mais je voulais aller en bout de bôme, bien sécurisé
à cause de la mer, et c'était pas évident. Un panneau solaire s'est également
arraché du pont ! J'ai une grosse pensée pour Yann. Après cette matinée bien
agitée, il est temps d'aller me reposer dans ma véranda à l'abri de cet indien
de mauvaise humeur. Arnaud, Akéna »
L'équipe de Generali et celle du Vendée Globe remercient les internautes pour les nombreux messages de sympathie adressés à l'attention de Yann Eliès. Merci également à l’ensemble de la flotte pour sa solidarité et sa spontanéité et particulièrement à Marc Guillemot et Samantha Davies qui se déroutent pour venir à la rencontre de Yann et le soutenir dans cette épreuve. L'opération de secours se poursuit, le navigateur Marc Guillemot devrait être sur zone aux alentours de 21h30 heure française. De plus amples informations seront diffusées dans le courant de la soirée.
Le Team Generali & L'équipe du Vendée Globe