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25 janvier 2009

Bloggeur: le petit poucet ?

Ecrit par Fabrice Epelboin le 12 novembre 2008

La commémoration de la fin de la première guerre mondiale à été, ce week end, l’occasion d’en déclencher une nouvelle, bien moins grave, d’autant qu’on en connait l’issue, je veux parler de celle qui, en France, oppose les méchants bloggeurs et les gentils journalistes.Loic Lemeur, qui tenta un temps, à force de conférences, d’unir les deux mondes, s’est exilé. La guerre qui jusqu’ici était larvée est repartie de plus belle, et il semble que cette fois ci, ce soit, si ce n’est la bataille ultime, du moins, la sale guerre. Yves Eudes, qui s’illustre habituellement en tant que grand reporter dans des contrées hostiles, est allé sur le front et tire à boulet rouge. Il décroche par le même la palme de la déontologie. L’arme, bien connue des journalistes, est habituellement utilisée contre eux par les politiques : le contrôle fiscal. Sous couvert de réchauffer le sujet de “la monétisation des blogs”, Le Monde dénonce l’affreux Stagueve touchant les ASSEDIC en plus de ses revenus de bloggeur. Et hop, un de moins (en fait, le coup à fait long feu).

De son coté, CB News, qui a le mérite de ne pas cracher dans la (sa) soupe, fait un point sur les obligation légales, et dénonce les moutons noirs ne signalant pas les billets sponsorisés. CB News se trouve assez à l’aise dans sa position de casque bleu, il faut dire qu’ils ont un pied dans chaque camp, les journalistes qui y travaillent étant, eux, parfaitement conscients que la bataille à laquelle ils assistent est jouée d’avance. Les chiffres sont cruels, mais cohérents. Les budgets publicitaires vont dégringoler de façon catastrophique dans les années à venir… sauf en ce qui concerne internet. Pour preuve, malgré une Une faite clairement pour dénigrer les méchant bloggeurs, traités de vendus, et après un dossier de trois pages qui survole le sujet (et qui vaudra à Emery, lui aussi, un bon contrôle fiscal pour ne pas déclarer 56000 euros de cadeaux annuels). CB News change sont fusil d’épaule dix pages plus loin pour chanter les louanges des RP 2.0… Et conclu son article par un prudent ‘on ne sait pas ou va le marché’… Que dire… LOL. Oui, cela semble approprié.

La palme du professionnalisme revient à ‘Esprit Femme’ qui - c’est une règle de base pour tout journaliste encarté - vérifie ses infos. Enfin. Pas vraiment. Du coup, sérieux remontage de bretelles par le sujet de l’article qui, comble de l’impertinence, corrige la presse.

Je passe sur Chronicart (Emery, encore lui, s’y fait allumer sévèrement), ainsi qu’une multitude d’autres, une chose est claire : c’est la guerre.

Pourquoi tant de haine ?

Amis bloggeurs, il faut comprendre les journalistes. Ils sont en danger, et du coup, deviennent agressifs. C’est naturel. Il fut un temps où la presse pouvait vivre grassement, et même gaspiller énormément d’argent. Ils avaient un monopole sur l’information, de la plus sérieuse, sur laquelle ils ont encore un avantage certain, à la plus inutile, mais la plus rentable, terrain sur lequel la presse est en passe de se faire détrôner par les amateurs, ou les semi professionnels.

Les journalistes ‘sérieux’, ceux qui vont au feu, en Irak ou à Haïti (comme notre néanmoins estimé confrère Yves Eudes), la situation est critique. Les petites annonces et les chiens écrasés avaient jusqu’ici financé leurs missions. Or cette manne se tarie, et l’avenir n’est pas rose. Pour les moins sérieux, pour qui conseiller un produit de beauté était une vocation, voire un sacerdoce, le Shalimar qui jadis arrivait par litres à la rédaction commence à sentir le sapin.

Les terrains de bataille

La presse d’investigation n’est pas (pour le moment) véritablement menacée par les amateurs. C’est un domaine dans lequel le métier de journaliste n’est pas un vain mot. Ce n’est pas demain la veille que l’on verra un podcast à la façon d’un Grégoire Deniau, se frayant son chemin à travers les balles Falluja, ou traversant un océan sur une barque pour suivre des immigrés clandestins. Non. Ceux là peuvent dormir tranquille, les bloggeurs ne vont pas de si tôt les remplacer.

Tranquille ? Pas vraiment, car les finances pourraient rapidement venir à manquer pour leur permettre d’exercer leur métier.

La presse technologique, elle, s’est faite une raison. Qui plus est, elle a muté sur internet depuis fort longtemps. Pour ces journalistes là, les blogs sont devenus un creuset pour leurs propres articles, et un carnet d’adresse de spécialistes à interviewer. Ceux qui continuent de publier exclusivement sur papier ont vu leur lectorat se réduire à ceux qui ne disposent pas des compétences nécessaires pour trouver l’information sur internet, autant dire qu’il ne reste plus grand monde.

Dans ce secteur, Eric Dupin semble faire office de victime expiatoire. L’affreux bloggeur a osé faire de l’argent, et surtout, tester - plus ou moins maladroitement - différents outils de monétisation. Honte à lui, il vole le pain des journalistes.

En pratique, c’est la presse féminine qui est la plus menacée, car ce sera certainement la première victime de la grande guerre qui s’annonce. De toutes les munitions tirées par la presse ces derniers jours, c’est le boulet maladroitement lancé par Esprit Femme qui est le plus révélateur d’une démarche désespérée.

Il n’y a plus de jeunesse

Non seulement les 15-25 ans, le socle de son futur lectorat, autant dire de son avenir, se tourne de plus en plus vers les blogs, mais par ailleurs, le presse féminine est un domaine où l’on peut légitimement se demander si une carte de presse apporte véritablement une plus value aux contenus...la suite sur http://fr.readwriteweb.com/2008/11/12/a-la-une/journalistes-bloggeurs-guerre-monetisation/

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