les classiques en Histoire
Robert Muchembled, Culture
populaire et culture des élites dans la France moderne (XV-XVIIIe siècle) ,
1978
Une culture populaire : il existait au XVe siècle une culture
populaire ; celle-ci consistait en une certaine vision du monde permettant
à la masse (au peuple) de faire fasse aux difficultés de la vie quotidienne.
Une rupture aux
XVIe-XVIIe siècles :
Mais les XVI-XVIIe siècle marquent un changement pour cette culture dite
populaire ; le peuple va vivre « une lente révolution
culturelle ». Celle-ci est due à la répression de deux institutions
(l’Eglise et l’Etat) contre la culture populaire.
Pourquoi cette
répression ?: Le
but est de soumettre le peuple au
christianisme ainsi qu’au pouvoir absolu du roi.
Les éléments de la
répression :La
répression se fait au travers de trois éléments : tout d’abord par une
répression du corps et une soumission des âmes ; ensuite par l’imposition
d’une obéissance au roi et enfin par une chasse aux sorcières.
La thèse de R. Muchembled : ainsi, et c’est la thèse principal du livre, a lieu une lente acculturation – du XVI au XVIIIe siècle- des masses, grâce à l’action conjointe de ces deux institutions. Et arrivé à la fin de cette acculturation, une culture de masse apparaît. Elle emprunte son idéologie à la culture savante.
Philippe Ariès, L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, 1960, Seuil, 501 pages
Philippe Ariès (1914-1984). Il est présenté
comme un précurseur de l’histoire des mentalités. L’enfant et la vie ….initie
la recherche sur la famille. Avec L’homme devant la mort (1977), il s’intéresse
à l’évolution des attitudes mentales,aux rituels et aux représentations
littéraires de la mort de l’époque
romaine au XXe siècle.
Une abscence de sentiment de l’enfance : durant le Moyen age,, le sentiment de l’enfance est absent en Occident , c'est-à-dire une absence de distinction entre les adultes et les enfants. En effet, ces derniers dès qu’ils sont capables de se débrouiller seuls –vers sept ans- entrent dans le monde des adultes. Ce phénomène montre qu’il y a « indétermination des âges ». Celles-ci, d’ailleurs, est visible dans les activités sociales (jeux, métiers) qui mêlent adultes et enfants.
Deux sentiments de
l’enfance :Cependant,
dès les XIV-XVIe siècles, apparaissent deux sentiments de l’enfance :
§ le « mignotage » apparaît dans le milieu familial ;
les adultes s’amusent de la naïveté et des jeux des jeunes enfants.
§ le sentiment « d’éduquer » : on veut que l’enfant- fragile et innocent- devienne un homme honnête et raisonnable. Et pour ce faire, on souhaite une séparation entre enfants et adultes. Ce second sentiment de l’enfance qui est présent, au départ, seulement chez les hommes d’Eglise ou de robe et, plus tard, chez les moralistes touche, finalement, vers les XVIIe-XVIIIe siècles, l’ensemble des couches sociales. Il faut préciser que ce second sentiment de l’enfance entraîne le passage de l’école libre du Moyen Age, où il y a un mélange des âges, une simultanéité dans l’apprentissage des « matières scolaires », une grande liberté de l’écolier, au collège. Dans ce collège, on observe une distinction des âges ; distinction visible par la séparation des écoliers dans des classes et par la gradation du « programme scolaire », ainsi que par un plus grand contrôle sur les écoliers que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’établissement. Ainsi, la scolarité s’est allongée et , correllairement, il en est de même pour la durée de l’enfance. Les deux sentiments de l’enfance –le « mignotage » et celui de l’ »éducation »- constituent les éléments du sentiment moderne de l’enfance.
…révélateur d’un
changement chez la famille : en fait, ces deux sentiments de l’enfance qui transparaissent , dès les
XIVe-XVIe siècles, ne sont que les résultat d’un changement dans le sentiment
de famille. En effet, on a , au Moyen Age, une famille élargie qui compte
seulement pour la transmission des biens, du nom ; les parents ne
s’attachent pas aux enfants, du fait de leur éloignement. De plus, cette
famille élargie est tournée vers l’extérieur. D’ailleurs, la maison est vue
comme étant une sorte de lieu public. On passe de cette famille élargie du
Moyen Age à la famille moderne (la famille conjugale), où l’enfant est plus
présent au foyer, ce qui resserrent les liens parents-enfants. Enfin, cette famille
n’étant plus tournée vers l’extérieur, les membres peuvent consacrer du temps
les uns aux autres : la maison est un lieu privé, intime ; l’enfant
tient une place central dans la famille moderne.