la capacité à transformer la matière, à transformer le monde».

2010

Ali Kazma Savoir-faire

Nanterre. Galerie Villa des Tourelles. 19 oct.-08 janv. 2011 www.paris-art.com/agenda-culturel-paris/savoir-faire/Kazma-Ali/

Dans son exposition composée d’une installation de trois projections simultanées de six vidéos, l’artiste turc Ali Kazma interroge le travail dans ses dimensions anthropologiques et philosophiques: «La capacité de l’homme à transformer la matière, à transformer le monde».

Ali Kazma a reçu le «Prix Nam June Paik 2010» (décerné à Düsseldorf le 29 septembre 2010).

Les six vidéos, visibles et audibles simultanément sont Cuisine, Casa di moda, Ceramist studio, Clock master, Jean Factory, Brain surgeon. La découverte de la vidéo Jean Factory de l’artiste turc Ali Kazma a enrichi des recherches sur les représentations artistiques du «travail».Le vocabulaire couramment utilisé aujourd’hui en France se concentre sur la souffrance, la pénibilité et «fausse tout débat sur les réformes à faire dans le monde du travail». La vidéo filmée à Istanbul évoque la mondialisation du côté de la production des pays émergents. Elle nous renvoie indirectement à la désindustrialisation en Europe, aux délocalisations. L’ensemble des oeuvres que Ali Kazma filme et monte seul est axé sur le travail. Les six films présentés à Nanterre font partie d’une série de 12 vidéos intitulée «Obstructions».

Les caractéristiques formelles sont marquées par les rythmes saccadés du montage, les bruits des machines ou le silence de l’artisan à l’atelier, l’absence systématique de commentaire, une qualité plastique des plans remarquable.

Ali Kazma réinterroge philosophiquement le travail: la place de l’homme face à la machine, le
corps du travailleur, les gestes ancestraux, le savoir-faire, la capacité de l’homme à transformer la matière, à transformer le monde. Celle de l’artiste à transformer notre regard sur le travail. «Se conformer aux règles de l’art n’est pas une attitude si courante sur la scène contemporaine, plus prompte à s’en affranchir pour privilégier le discours critique, l’ironie et la provocation. Né à Istanbul en 1971, Ali Kazma déploie une approche différente. Le fruit de son travail, exposé ici, consiste en un corpus de six vidéos de 12 à 17 minutes maximum, projetées simultanément dans la même salle, en boucle et en léger décalé, selon un rythme aléatoire. Le lien entre ces entités?

Toutes sont consacrées au travail en train de s’accomplir (bonne définition du Work in progress). Des documentaires? A coup sûr. Tant leur rendu — sur le motif — du travail industriel, artistique ou artisanal, doublé d’une éloquente absence de commentaire, est un perspicace exposé sur la richesse, la complexité, la beauté et la cruauté des lieux de production.Des oeuvres d’art? Surtout. La précision clinique de l’image, la science du clair obscur, la subtilité des cadrages, la dynamique du montage et la sensibilité du filmeur font que ces installations se contemplent comme autant de vignettes ou d’enluminures patiemment ciselées par un moine du Moyen âge» (Alain Dreyfus).

Une exposition organisée avec l’aide de Barbara Polla, galerie Analix Forever, Genève.

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HORAIRES Ouvert jusqu’au 8 janvier 2010 (vacances scolaires incluses), les mardi, jeudi, vendredi de 16hà 19h, les mercredi et samedi de 14h à 19h, et sur rdv. Fermé les 24 et 31 décembre 2010.

CONTACT T. 01 41 37 52 06 Mail. sandrine.moreau@mairie-nanterre.fr

ACCÈS 7 minutes à pied de la station de RER A Nanterre-Ville. Sortie rue Maurice Thorez, puis 2e rue à gauche suivre «Maison de la musique».

PARTENAIRES La galerie Villa des Tourelles est un espace municipal de la ville de Nanterre. Elle bénéficie du soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France - ministère de la Culture et de la Communication, du Conseil général des Hauts-de-Seine, du Conseil Régional d’Ile-de-France. Elle est membre du réseau tram (31 lieux d’art contemporain à Paris et en Ile-de-France) www.tram-idf.fr.